L’impunité des bourreaux: L’affaire Gelman
Lecture Osiris
Ce livre raconte le minutieux récit de Carlos Liscano sur l’affaire Gelman. Juan Gelman s’exile au Mexique après le coup d’Etat militaire de 1976 en Argentine. Son fils âgé de 20 ans est exécuté ; on retrouvera son corps treize ans plus tard. Sa belle-fille, âgée de 19 ans et enceinte, disparaît. Gelman n’a aucune nouvelle de la jeune femme jusqu’au moment où, en 1978, il reçoit via le Vatican, un bref message « the child was born ». Alors obstinément, pendant vingt-cinq ans, Gelman recherchera cet enfant et traquera la vérité.
En compilant les très nombreuses informations accumulées, par la lecture attentive de la presse, comme la consultation d’Internet, Carlos Liscano constitue un volumineux dossier de presse qui réunissait des informations sur le déroulement de l’enquête menée par Juan Gelman. Or le décryptage des informations laissait suggérer que les hommes politiques gouvernant le pays (Argentine) niaient la séquestration de sa belle fille et la disparition de sa
petite fille en Uruguay. Les faits réunis par Liscano démontrent de façon catégorique que Gelman avait raison : sa petite fille était bien en Uruguay, elle avait été séquestrée et donnée à un commissaire de police qui, en compagnie de sa femme, l’avait élevée. Or le commissaire en question avait eu de surcroît des fonctions politiques et avait été l’un des amis de J.M. Sanguinetti président de l’Uruguay de 1985 à 1995; ce qui fait dire à Liscano :
« L’affaire Gelman ne pouvait que m’intriguer jusqu’à l’horreur puisque je m’intéressais à la manière dont fonctionnaient les mots dans le discours politique d’un pays comme l’Uruguay (1) qui avait voté une sorte de loi d’impunité1 pour les crimes commis pendant la dictature militaire. »
(1) L’Uruguay a subi, de juin 1973 à mars 1985, une dictature civico-militaire durant laquelle ont été commises, par des fonctionnaires de l’Etat, militaires, policiers ou civils, des violations aux droits humains sous la forme de disparitions forcées, tortures, assassinats. Le premier gouvernement, après le retour à la démocratie, a promulgué, en décembre 1986, une loi de caducité de la prétention punitive de l’Etat qui, en substance, établit que l’Etat renonce à son pouvoir punitif pour les violations aux droits humains commises, durant la période allant de juin 1973 à mars 1985, par des fonctionnaires militaires et policiers, pour des mobiles politiques ou dans l’exercice de leurs fonctions, à l’occasion d’actions ordonnées par les supérieurs hiérarchiques.
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