Interprétariat médical et social
Présentation
Le recours à l’interprétariat médical et social professionnel permet de favoriser un égal accès de tous à la santé et aux droits sociaux.
Ce métier, qui s’exerce en milieu social et médical, permet aux professionnel·les de ces secteurs et aux personnes peu ou non francophones qu’ils·elles reçoivent ou accompagnent, d’échanger et de se comprendre.
Les interprètes effectuent une traduction orale, en temps réel.
L’intervention d’interprètes est le moyen de respecter les droits des personnes prévus dans les domaines de la santé et de l’action sociale, à savoir le droit à l’information, à l’expression de leur consentement, au secret professionnel ou à la confidentialité, et à la participation.
La formation permet aux interprètes d’exercer dans le respect d’un cadre déontologique qui sécurise leurs interventions, respecte les missions des professionnels avec lesquels ils travaillent, tout en respectant les droits des usagers.
Ce cadre déontologique, prévu par la Charte de l’interprétariat de 2012 et par le référentiel de la Haute Autorité de Santé, comprend :
- la fidélité de la traduction,
- la confidentialité et secret professionnel,
- l’impartialité,
- le respect de l’autonomie des personnes.
L’interprétariat médical et social a été consacré et défini en France par la Charte de l’interprétariat médical et social professionnel en France (pdf), adoptée à Strasbourg, en novembre 2012. Ce texte est l’aboutissement d’un travail de définition et de valorisation du métier par des acteurs associatifs principalement (le groupe de travail national sur l’interprétariat professionnel médical et social). Osiris est signataire de la Charte de l’interprétariat médical et social professionnel en France.
La charte apporte une définition du métier : « L’interprète en milieu médical et social exerce de façon qualifiée une fonction d’interface verbale entre plusieurs individus ou groupes ne parlant pas une même langue. Pour ce faire, il met en œuvre sa maîtrise des langues utilisées et sa connaissance des techniques de traduction orale ».
La charte pose le cadre déontologique dans lequel interviennent les interprètes, et définit les principales fonctions de l’interprète (traduction orale, attention et disponibilité interculturelle, distanciation).
Dans le secteur de la santé, l’article L.1110-13 du Code de Santé Publique (introduit en 2016) stipule que l’interprétariat linguistique « vise à améliorer l’accès aux droits, à la prévention, et aux soins des personnes éloignées des systèmes de prévention et de soins, en prenant en compte leurs spécificités ». Le décret d’application du 5 mai 2017 vient préciser les objectifs poursuivis par le recours à l’interprétariat.
En 2017, la Haute Autorité de Santé publie le « Référentiel de compétences, formation et bonnes pratiques portant sur l’interprétariat linguistique dans le domaine de la santé » (pdf), qui apporte :
- une définition du métier et sa déontologie,
- des recommandations de bonnes pratiques sur les modalités de collaborations entre les interprètes et les professionnels de santé,
- une définition des compétences et des fonctions,
- un cadre de formation pour les interprètes.
Les textes de référence en matière d’interprétariat
- Référentiel de compétences, formation et bonnes pratiques portant sur l’interprétariat linguistique dans le domaine de la santé, Haute Autorité de Santé, pdf, 2017.
- Instruction de la Direction générale de santé du 8 juin 2018 relative au parcours de santé des migrants primo-arrivants.
- Le modèle économique de l’interprétariat linguistique en santé, rapport de l’IGAS, pdf, 2019.
Pour aller plus loin, vous pouvez également consulter :
- « Favoriser l’accès à l’interprétariat en milieu social, médical et juridique : cadres réglementaires » de l’Orspere Samdarra,
- Cahiers de Rhizome n°75-76 – Pair-aidance, interprétariat et médiations (mars 2020),
- Cahiers de Rhizome n°55 – L’interprétariat en santé mentale (février 2015)
- ainsi que les ouvrages enregistrés dans notre Médiathèque dans la catégorie « Interprétariat, traduction »
RIMES
Osiris Interprétariat est membre de RIMES, le Réseau de l’Interprétariat Médical Et Social, constitué en association en février 2019, qui est la prolongation du groupe de travail national sur l’interprétariat professionnel médical et social existant depuis plus de 10 ans.
Ses membres sont :
- Aptira – Angers,
- Asamla – Nantes,
- Cofrimi – Toulouse,
- ISM Corum – Lyon,
- ISM Interprétariat – Paris,
- ISM Méditerranée – Marseille,
- Migration Santé Alsace – Strasbourg,
- Osiris Interprétariat – Marseille,
- Réseau Louis Guilloux – Rennes.
Le réseau compte également deux membres associées :
Pavla Zatvrask – Coordination de l’interprétariat au CHU de Toulouse,
Muriel Montagut – Directrice du centre Frantz Fanon, Montpellier.
Dans la visée d’un égal accès de tous aux droits, et notamment aux droits à la santé, à l’éducation, à l’asile, à la justice et d’un égal accès aux services publics, RIMES se donne pour objet (cf. communiqué de presse) :
- de promouvoir et développer l’interprétariat médical et social professionnel tel que défini dans la Charte de l’interprétariat médical et social professionnel en France adoptée à Strasbourg le 14 novembre 2012 ;
- de favoriser la formation et la recherche dans le domaine de l’interprétariat médical et social ;
- de contribuer à la défense des valeurs et intérêts communs des associations membres ;
- de favoriser les échanges entre les associations membres.
En 2023, RIMES a publié un plaidoyer en matière de reconnaissance et de développement de l’interprétariat médical et social.