Patients
Leurs parcours
Il s’agit de personnes ayant subi des violences intentionnelles, c’est-à-dire induites par l’homme, dans le cadre de guerre, de répression politique, de massacre, de déplacement forcé et de traite des êtres humains.
Le Centre accueille des hommes, des femmes, des adolescents et des enfants. Ils ont en commun d’avoir dû quitter leur pays, seuls ou en famille, suite à des événements violents qui ont entrainé des traumatismes psychiques graves. Aux exactions subies dans le pays d’origine, s’ajoutent, dans la plupart des cas, d’autres violences sur le trajet pour venir jusqu’en Europe.
Au terme de ce douloureux voyage, ces exilés sont confrontés au bouleversement brutal des repères culturels et affectifs ainsi qu’à la découverte d’un nouvel environnement et souvent d’une nouvelle langue. Leur vécu est marqué par la perte de l’identité familiale, professionnelle, sociale, par les ruptures et les deuils.
En dernier lieu, les conditions actuelles d’accueil en Europe imposent des démarches sociales, juridiques et administratives extrêmement contraignantes et sources d’un vécu de violence. De nombreux exilés vivent dans des conditions de grande précarité. Cette situation fait écho à leur fragilité psychique et les placent dans une situation de dépendance et de détresse quotidienne.
Plaintes, symptômes et souffrance psychique
Les patients accueillis se présentent, dans la majorité des cas, avec des plaintes et des symptômes qui viennent témoigner d’une souffrance en lien avec la situation d’exil, le traumatisme psychique et la précarité.
Les symptômes, en lien avec le traumatisme psychique, sont envahissants. Ils empêchent l’investissement du quotidien et isolent le sujet. Ils sont souvent présents concomitamment et peuvent être regroupés en catégories : reviviscence de l’expérience traumatique (souvenirs intrusifs de l’évènement, cauchemars, flash-back), évitements des indices évocateurs de l’expérience traumatique (évitement des pensées, sentiments, personnes, endroits, activités), menaces (hypervigilance, réaction de sursaut, difficultés de concentration, nervosité).
Les personnes exilées sont confrontées à de nombreuses pertes et deuils qui peuvent entraîner une grande souffrance, pouvant associer tristesse, pleurs, fatigue, nostalgie et idées suicidaires. Le contexte de grande précarité auquel elles sont confrontées viennent majorer leur fragilité psychique.
Les sentiments de dévalorisation, de honte, de culpabilité d’être survivant et l’impossibilité de penser l’avenir participent également à la détresse psychique des personnes. En l’absence de prise en charge adaptée, en plus des répercussions manifestes sur la vie familiale et quotidienne, ces nombreux symptômes peuvent évoluer de manière chronique.
Le centre de soin a pour vocation d’accueillir le sujet dans la complexité de sa situation passée et actuelle et de lui proposer des accompagnements thérapeutiques afin de soulager sa souffrance psychique.